Le vélo électrique façon Jean Fourche
Mise à jour importante (01/06/2023) concernant cet article et la mention que nous y faisons des batteries réparables.
- Cet article ne reflète plus aujourd’hui la réalité. De fait, l’entreprise qui devait nous fournir les batteries, a rencontré des difficultés de production au moment du lancement de notre vélo électrique et nous n’avons jamais pu équiper nos vélos avec.
- Nous avons dû les remplacer par des modèles standards que nous avons sélectionnés pour leur capacité (et donc leur durabilité).
- Le lancement de notre vélo électrique et les raisons qui nous y ont poussés ayant été un temps fort de notre année 2023, nous ne souhaitions pas supprimer cet article. L’autre raison, est que la technologie de batterie qui y est mentionnée est réellement une solution d’avenir que nous souhaitions porter à la connaissance de tous.
- Nos vélos ne sont à l’heure actuelle toujours pas équipés de batteries réparables, mais nous n’abandons pas cette idée.
Le vélo électrique façon Jean Fourche, version actuelle
Article original (24/01/2023) :
Chez Jean Fourche, on a pris le parti de faire preuve de transparence. Alors on se dit qu’avec la sortie de notre vélo électrique, c’est peut être le moment d’expliquer nos choix.
Depuis qu’on s’est lancé, vous le savez, nous avons la conviction que le vélo électrique n’est pas une obligation et qu’il dépend surtout de l’usage de chacun. D’ailleurs en 2020, on exposait déjà notre vision à ce sujet ici.
Pendant un an, on s’est battu pour exister sur un marché du cycle en pleine explosion. Un marché dopé à l’électrique. Pas évident pour une jeune entreprise, encore moins quand on ne propose qu’un seul modèle, sans assistance qui plus est. Mais droit dans nos bottes, on a pas changé de discours, fiers de notre vélo que l’on arrive à fabriquer à une échelle européenne à plus de 80%.
Pour nous l’électrique, c’était complexifier un objet, pourtant d’une simplicité absolue.
Il y a malheureusement une autre réalité, celle du marché, celle de la vie d’une entreprise et de ses charges. Nos convictions sont belles, mais elles ne nous nourrissent pas et il ne s’est pas passé une semaine sans qu’on entende “vous le faites en électrique ?”
Nous n’avons jamais été contre l’idée, mais jusqu’à il y a peu, il n’existait pas réellement de solution pour le faire à notre manière, en suivant nos règles : responsabilité, durabilité, transparence.
Alors on a travaillé un peu.
Des rencontres, toujours des rencontres !
La vie d’une entreprise, c’est avant tout des rencontres. Et il y a des rencontres qui changent le cours des choses. Depuis quelque temps déjà, nous échangeons régulièrement avec nos camarades de chez Gouach et Virvolt.
Ces échanges, toujours riches et sympathiques, nous ont conduit à créer un partenariat industriel et lancer le premier vélo électrique réparable, fabriqué localement.
Pourquoi c’est important ?
La batterie d’un vélo électrique
On commence à le savoir et à l’entendre de plus en plus régulièrement, il existe de légers “sujets” concernant les batteries des vélos électriques.
Le premier concerne leur recyclage. Il est tout à fait possible aujourd’hui de les réparer, mais cela est très coûteux. 40% à 80% (c’est une véritable Fourche) de son coût est dû au simple démontage de la batterie.
De fait, les batteries, aussi lisses soient elles de l’extérieur, ne sont pas conçues pour être réparées car les éléments sont collés et soudés entre eux. Il est donc malheureusement plus simple de les remplacer plutôt que de les réparer. Leur “recyclage”, lui, revient souvent à un broyage en règle ; pourtant, c’est ni plus ni moins qu’un regroupement de cellules (des piles aux dimensions standard).
Pour parler clairement, vous, est-ce que vous jetteriez la télécommande de votre TV à chaque fois que les piles sont mortes ? C’est du moins, l’analogie qu’Alexandre Valette (le fondateur de Gouach) prend pour décrire la problématique des batteries aujourd’hui.
Ce qui nous amène à notre second point. Pourquoi réparer une batterie est important ? Beaucoup d’entre vous ont entendu parler de terres rares (lithium, cobalt, nickel entre autres), ces éléments indispensables à la création de nos objets électroniques du quotidien. Avec l’augmentation de la demande, en 2030, l’Europe sera en capacité d’absorber seulement 30% de la demande de production de ces matières stratégiques, le reste provenant de mines pour la plupart asiatiques. Au-delà des problématiques géopolitiques et de dépendance vis-à-vis d’une force étrangère, cela peut également poser la question des conditions de production de ces matières, sujets de véritables enjeux humains et écologiques.
Avoir la possibilité de réparer une batterie et de réutiliser ses cellules facilement est donc d’une importance capitale selon nous.
Le choix de la batterie Gouach
Gouach est le premier fabricant au monde de batteries réparables. Il est bordelais, comme nous, ça rapproche. Le concept : une batterie sans colle, sans fil, sans soudure, entièrement démontable et réparable en moins de 10 minutes.
Les batteries utilisées par Jean Fourche sont assemblées au Haillan (33) à partir de cellules de seconde vie issues des batteries des flottes en libre service. Elles sont donc recyclées et réparables à l’infini. Nous sommes vraiment très fiers de collaborer avec Gouach pour lancer les premiers vélos électriques réparables.
Le moteur d’un vélo électrique
On est fabricant de vélos, mais cela ne nous empêche pas de nous poser les bonnes questions. Parfois, quand on lève un peu la tête et que l’on regarde tout ce qui se passe dans cette industrie, on se dit qu’il y a un souci. On se demande si l’industrie du vélo produit encore des vélos pour ses clients ou simplement pour elle. Avec pour unique mission de faire des produits toujours plus performants, toujours plus intégrés pour innover mais toujours plus chers, sans plus aucune considération sur les véritables besoins de ses clients.
Le cas du moteur est assez troublant. Dans le cas des moteurs pédaliers qui sont si plébiscités par les consommateurs, les cadres de vélos sont désormais fabriqués en s’adaptant aux design des moteurs. Un cadre pour un modèle de moteur… Tout se passe donc bien, jusqu’à ce que le moteur ne soit plus fabriqué et avec lui ses pièces de rechange. Un vélo complet est à ce moment bon à jeter car pourvu d’un trou béant à la place du pédalier. L’autre sujet, c’est que les vélos électriques sont désormais si lourds, qu’il n’est plus vraiment possible de rouler avec sans assistance… pratique pour un vélo.
Vélos surdimensionnés, moteurs ultra puissants, fonctions en tout genre, connectivités “smart”. On est dans une course folle au tout intégré et connecté. On a parfois envie d’être vulgaire. Un vélo est un vélo, ça n’est pas une moto, ni une auto, ça devrait rester simple. Mais bon si tout le monde est ok pour payer un vélo le prix d’une Twingo, pas de problème.
Le choix du moteur Virvolt
Virvolt est un motoriste français, qui assemble ses moteurs en France. Chez eux, le moteur s’adapte au vélo et pas l’inverse. Il est réparable avec un simple jeu de clé allen et l’ensemble des 92 pièces qui le compose sont disponibles à l’unité.
C‘est un moteur pédalier, avec un couple adapté à notre vélo porteur et ses 170kg de capacité (80NM).
Le moteur ne fait pas l’impasse sur des fonctions utiles. Brushless, il est possible de rouler avec quand on a plus de batterie. Il est équipé d’un capteur de couple pour donner une sensation de pédalage naturelle. Une fonction d’assistance à la marche, quand il est chargé et que vous devez le pousser en côte.
Et de tous ses avantages, notre préféré : vous pouvez décider de changer d’avis, de passer à l’électrique ou l’inverse avec le même vélo. Et ça pour la durée de vie de votre vélo, c’est juste l’idéal.
C’était un peu long, mais c’est le fruit d’une longue réflexion et le sujet de gros enjeux pour nous, alors pour nous c’est important d’en parler et d’expliquer nos choix.
Nous sommes fiers d’être toujours droits dans nos bottes en sortant le premier vélo électrique réparable et d’origine française !
Un vélo pensé pour durer. Un vélo pensé pour rouler simplement.